IKALOY - Une colline historique

Plus généralement connue comme le lieu où naquit le grand Roi Andrianampoinimerina, Ikaloy est, semble-t-il, aujourd’hui presque tombé dans l’oubli.

Les raisons de cette omission (volontaire ou non ?), très peu d’écrits relatent l’histoire de ce lieu, ainsi que des personnes qui y vivaient.

Malheureusement, l’absence d’archives concrètes handicape les recherches, du coup, on est obligé de faire avec le peu d’histoires, de contes, de mémoires et de traditions orales qu’on trouve.

C’est à se demander si certaines personnes (de l’époque ou d’aujourd’hui) n’aurait pas intérêt à ce que l’histoire soit effacée des mémoires.

Bref, ce billet se limitera exclusivement à partager (en image) les bons souvenirs que j’ai de là-bas.

Où se trouve Ikaloy ?

Ikaloy est une colline culminant à quelque 1600 mètres d’altitude. Elle est bordée par deux ou trois villages distants d’une demi-heure minimum de marche chacun.

L’accès se fait à partir de la commune de Talatavolonondry (située à une vingtaine de km dans le nord de la capitale sur la RN3).

À partir de là, Ikaloy est à 18 km de chemin de terre, de montée et de descente, praticable en tout-terrain, ou à pied, cela va de soi.

Si vous aimez les randonnées en montagne, vous aimerez aussi Ambohimiangara ou la campagne à Merimandroso.

Un petit peu d’histoire quand même

À ce que racontent les descendants d’Ikaloy, la colline se nommait jadis le « Rovan’Analamanga » (le Palais de la forêt bleue). En voyant tout simplement l’épaisse forêt qui recouvre le flanc est de la colline, on comprend mieux sa dénomination. Aujourd’hui encore, il paraît que la forêt est insensible aux flammes.

Ni la colline ni la forêt qui l’entoure ne sont habitées aujourd’hui, seule une maisonnette servant de lieu de prière et quelques tombeaux s’y trouvent.

Le nom Ikaloy provient de deux traditions orales différentes :

• À l’époque du Roi Andriambelomasina, quand sa fille, Ranavalonandriambelomasina, voulu mettre au monde Andrianampoinimerina à Ambohimanga, elle a dû accoucher au sommet de la colline. Pendant les contractions, on aurait ordonné aux musiciens qui l’accompagnaient de chanter (soit Ikaloy e!).

• La fille aînée d’Andriamasinavalona, RAMATOANIMERINA (Mamiomby Marovatana), fut mariée à un seigneur d’Anjafy, et de leur union naquit une fille RAKALOY. C’est cette dernière qui aurait choisi le Rovan’Analamanga pour y habiter et on renomma la colline ainsi.

Outre le fait d’être le lieu de naissance d’Andrianampoinimerina, Ikaloy fait partie des 12 collines sacrées de l’Imerina que le Roi a consacré. Plus tard, il y déposa une de ses femmes officielles RABODO (une descendante d’Andriantompokoindrindra d’Ambohimalaza).

De leur union, naquit un fils qui hérita plus tard du royaume d’Ikaloy.

À la mort de ce dernier, ses petits enfants Andriantsoa, Ravoninavalona et Razafinjanahary héritèrent du royaume et en sont connus comme les derniers souverains.

Les personnalités marquantes liées à l’histoire d’Ikaloy

Bien que beaucoup de dires et de récits racontent qu’Ikaloy fut habité depuis très longtemps, on ne retiendra que quelques personnalités qui ont influencé grandement l’histoire de Madagascar.

Ikaloy fut le royaume d’ANDRIAMIARAMANJAKA (originaire d’Anjozorobe).

• RANAVALONANDRIAMBELOMASINA : fille du Roi Andriambelomasina d’Ambohimanga, mariée à Andriamiaramanjaka pour donner naissance au Roi Andrianampoinimerina.

• RALAINANAHARY : fils d’Andrianampoinimerina, frère du roi Radama I. L’histoire a retenu qu’une fois son frère sur le trône, succédant à son père, Ralainanahary fut exécuté par celui-ci et enterré à Ikaloy même.

Autre lieu marquant dans l'histoire du grand Roi Andrianampoinimerina, Ambohimandrosohasina dans le territoire Mandiavato.

Ce qui reste d’Ikaloy aujourd’hui

Pour les passionnés de trek, de camping, de randonnées et d’aventure, Ikaloy est idéal pour assouvir ses envies. Vous aurez du mal à accéder à l’endroit, car Ikaloy n’existe pas sur les cartes et il n’y a aucune indication en route qui peut vous aider. Mais si j’y suis parvenu, les plus téméraires y parviendront aussi.

Comme j’ai dit plus haut, le but de l’article est de vous partager mes souvenirs en image, donc je pense que j’en ai assez dit déjà.


Pour l'article en version Malagasy, c'est par ici https://takamasoko.blogspot.com/2020/11/ikaloy-alahamadintany.html

Dépaysement garanti : cap sur Tsinjoarivo.