S’il y ait des faits marquants de l’histoire de la monarchie Merina, celui relatant le destin d’Andriantompokoindrindra en fait sûrement partie. Il s’agit d’un fils aîné qui n’eut pas droit à la succession du trône de son père au détriment de son plus jeune frère. Il s’agit aussi d’un patriarche qui a fondé une grande lignée dont le nom inspire la grandeur et le respect jusqu’à nos jours. Cap sur Ambohimalazabe!
Trano manara sur le tombeau d'Andriatompokoindrindra - Ambohimalazabe |
En 2021, Ambohimalaza est une commune rurale sur la RN2, localisée à une dizaine de kilomètre de la capitale Antananarivo. Elle fait partie du district d’Avaradrano et le dispatch administratif actuel répartit la commune en 12 quartiers, éparpillés sur une large zone. Le point le plus hauteur de la commune fait en moyenne 1 349 mètres d’altitude.
Si le contexte historique est projeté sur la réalité actuelle, Ambohimalaza est composé de trois lieux distincts. D’une part, il y a la zone d’habitation qui s’étend sur un vaste périmètre et qui reflète très bien le développement galopant du statut rural. Ensuite, il y le site des nécropoles, qui jadis était l’emplacement de l’ancien village, mais aujourd’hui accueille les tombeaux familiaux des descendants d’Andriantompokoindrindra. Leur caractéristique principale est la petite structure en forme de maisonnette qui trône sur le toit des tombeaux, les « Trano manara » (Maisons froides).
Et d’une autre part, il y a Ambohimalazabe, où selon l’histoire, se trouvait l’ancien site fortifié comportant le palais du Seigneur et la demeure de ses suites. Actuellement, on peut y trouver les tombeaux d’Andriantompokoindrindra, sa mère, ses enfants et de son plus fidèle suivant.
Ambohimalazabe et Andriantompokoindrindra
Ralambo et Rabehavina eurent deux enfants, Ravaomasina ensevelie à Ambatomangakely et Andriantompokoindrindra à Ambohimalazabe.
L’histoire retient que Ralambo prit une deuxième épouse en la personne de Ratsitohinamanjaka et enfanta Andrianjaka, qui deviendra l’héritier du trône de son père, bien qu’il ne soit pas l’aîné.
Les traditions orales rapportent différents faits sur cette histoire de successions royales.
La première version, la plus célèbre, raconte qu’un jour, Ralambo voulu tester l’allégeance de ses fils et envoya des messagers les chercher dans leur fief respectif. Le but était de voir leur réaction à l’annonce d’un maladie grave qui frappe leur père. Ce à quoi, Andriantompokoindrindra répondit qu’il ne pouvait venir au chevet de son père, car il était occupé par le « Fanorona ». Tandis que le second frère, Andrianjaka, accouru immédiatement auprès de son père, délaissant tout ce qu’il avait à faire. Ainsi, Ralambo dut prendre une décision radicale et transmettre le pouvoir à son deuxième fils, en qui, il confia néanmoins le soin de toujours placer son frère aîné sur le piédestal qu’il mérite, car il sera toujours le fils aîné.
La seconde version, largement reprise par les descendants d’Andriantompokoindrindra, fait état d’un deal entre les deux frères. L’histoire raconte que le fils aîné ait tout de suite découvert la ruse de son père et renvoya directement les messagers vers celui-ci pour lui dire qu’il a découvert le subterfuge. Et c’est ainsi que Ralambo reconnu l’intelligence de son fils aîné et décida de lui transmettre le pouvoir. Selon cette version, Andriantompokoindrindra a bel bien régné, jusqu’à ce qu’il décide un jour de transmettre le pouvoir à son frère, en qui il place une grande confiance.
Quoiqu’il en soit, l’aboutissement est quasiment le même, les descendants des deux frères devaient se marier pour préserver la pureté du sang royal. D’où la tradition du « lova tsy mifindra » confortée.
Andriantompokoindrindra eut trois fils, Ratompoindraondriana, Andriambe et Andriamahatsiravina.
La maison froide ou Trano Manara
On reconnaît systématiquement le tombeau d’un Zanatompo (descendants d’Andriantompokoindrindra ) par la maisonnette en bois qui trône sur le toit. C’est Andriantompokoindrindra lui-même qui institua cette tradition, à commencer par sa tombe, car il craignait que des chiens viendraient fouler le toit de sa demeure de pierre. On institua dès lors que cette coutume sera réservée exclusivement aux descendants des deux frères.
À sa mort, Andriantompokoindrindra a été enseveli dans deux pirogues en argent.
Ambohimalazabe de nos jours
Le site est actuellement accessible, en plein milieu d’une forêt, tant bien que mal préservée contre l’exploitation. Quoiqu’il y a quelques années, le site a été victime d’une incendie, largement commentée comme étant criminel. Les descendants ont effectué la rénovation du site après l’incendie et en ont fait un lieu de mémoire.
On peut également y trouver encore la pierre où fut gravée le fanorona qu’Andriantompokoindrindra affectionnait tellement. Sans actions de sauvegarde et de restauration urgentes, ces vestiges sont actuellement en danger et risquent la disparition définitive.
Quelques images du site et des alentours.
11 Commentaires
Il y a certaines choses qui me prêtent à confusion à propos de ce lieu. J'y étais en 2018, et de ce que j'ai vu, le domaine où était sensé se trouver l'ancien Rova n'abrite aujourd'hui que des tombeaux. Hors, on peut encore y voir certaines vestiges comme des fondations et des restes de clôtures.
RépondreSupprimerCe lieu ne serait-il donc qu'un lieu de mémoire ou est-ce possible que le Rova se trouvait ailleurs? On n'a quand même pas démoli des palais pour enterrer ces gens si je ne m'abuse?
Bonjour,
SupprimerLa pertinence de votre remarque titille en effet la curiosité. Néanmoins, il serait difficile d'en vérifier la véracité, car on ne dispose ni de l'expertise ni des moyens, et encore moins des législations afférentes pour effectuer de véritables fouilles archéologiques en ces lieux. D'autant plus que l'exhumation d'un dit tombeau de souverain est interdit par nos traditions.
je comprends très bien, mais ne serait-il pas temps de lever les quelques tabous qui empêchent l'avancement des recherches, qui n'oublions pas, ont pour but de rechercher nos origines pour mieux envisager l'avenir ?
SupprimerCe qui peut être votre opinion peut ne pas être légitime pour d'autre.
SupprimerIl faudrait poser la réflexion aux concernés pour qu'ils pèsent les réponses.
ry zareo mitomany ho taranaka Jiosy dia manivaiva ny razana merina manankasina indrindra.
RépondreSupprimerAiza anefa izao ireo taranaka milaza ho ambony razana tsy hita ?
Mandratra ny masoko loatra ny mahita ny anarana entinao manoratra anefa ny toetra mandratra entinao maneho hevitra.
SupprimerAzy io, izay no hainy sy nampita taminy ary izay voka-pikarohany tany, dia aleo vohiziny fa iza moa amintsika miteny eto no manana ny tantara tena marina ka ?
Hanahirana ihany raha ny anaranao na ny razanao no tevatevaina tahak'izao angamba.
Ny mahavoa antsika malagasy dia zatra mifanafosafo anefa misy zavatra tsy mety atao tokony hibedesana.Aleo marary tenenina toy izay lambolamboina amin'ny safosafo anefa manoro vohana.
SupprimerMisy marina azo raisina avokoa, saingy ny mivantana tsy voatery mandratra, ary ny tony tsy voatery malemy.
SupprimerKoa aleo re ezahina anaty firahalahiana ihany ny fanehoankevitra.
aiza o aiza eo ambohimalaza izany no tena misy ny rova? efa mpankeny fa tsy mety mahita. dia azo andehanana ve? misy miandry?
RépondreSupprimerMora hita izy raha manontany olona eny an-toerana.
SupprimerAzo aleha raha ny fahalalako azy fa kosa mila miera na mampilaza @tompontanàna ihany.
Mes ancêtres viennent d'Ambohidrakitra, vous auriez l'histoire concernant ces lieux?
RépondreSupprimerUne chose à dire? Allez-y!!!