EN ROUTE POUR TRITRIVA

Éloignons-nous un peu de l’Imerina pour cette fois et découvrons un lieu historique du Vakinankaratra.


Lac Tritriva

Le Vakinankaratra fait partie des 22 régions de Madagascar et fait partie de la province d’Antananarivo.

La région est une partie méridionale de l’Imerina, située entre le sud du massif d’Ankaratra avec la rivière Mania comme frontière avec le pays Betsileo.

Dans l’ancien temps, la région était connu comme le royaume d’Andrantsay, fondé par Andrianony, un prince d’Alasora.


Gare d'Antsirabe

La capitale du Vakinankaratra est Antsirabe, point de départ de notre périple vers le site de Tritriva.

À 167 km de la capitale, Antsirabe est la troisième plus grande ville de Madagascar. Son nom est caractéristique de ses sols et eaux riches en sels minéraux. Elle est également surnommée la « ville d’eau ». Située à 1500 m d’altitude, la ville est entourée de volcans.

Rue Antsirabe


À partir d’Antsirabe, le site de Tritriva se trouve à environ 18 km. Une ligne de transport dessert le trajet, bien que rarement. La route de terre est poussiéreuse en temps sec, boueuse en temps humide, et il est recommandé de faire le trajet avec des voitures tout terrain.

Sinon, la randonnée à vélo, ou à pied pour les plus téméraires, est à conseiller pour profiter du paysage et de l’atmosphère local.

Au départ d’Antsirabe, vous pouvez prendre une ligne de bus qui vous emmène vers le village de Belazao. À partir de là, il vous reste une dizaine de kilomètre à parcourir pour accéder au site.

Quant à moi, j’ai préféré la marche à partir du lac d’Andraikiba.


Lac Andraikiba


Lac Andraikiba : une étape indispensable

J’ai pris un bus, de 27 places qui a pu contenir une trentaine de passagers :/ , qui prenait la route de Betafo. Au PK07, je suis descendu et ai emprunté le chemin de terre qui mène au lac Andraikiba.

Le lac inspire la paix avec le calme qui règne aux alentours. Bien qu’assez animée par les pêcheurs et les vendeurs de souvenirs (essentiellement des pierres naturelles et de l’artisanat), l’endroit propose le cadre idéal pour se promener en toute tranquillité et se ressourcer. J’ignore si l’eau du lac est propre à la consommation, toutefois, la JIRAMA, compagnie nationale de fourniture d’eau, a installé une station de pompage sur les lieux.

Si vous avez de la chance, un guide, soi-disant affrété par le ministère, peut vous apprendre plus sur les lieux, moyennant une donation que vous jugerez juste.



Mais Andraikiba, c’est aussi une histoire

Une ancienne légende retient que la dénomination du lac vient de l’histoire d’un Prince qui ne pouvait choisir entre deux femmes. Il aurait donc lancé un défi entre les deux prétendantes, comme quoi celle qui traverserait le lac en nageant la première deviendrait son épouse. Malheureusement, l’une d’entre-elle, enceinte au moment des faits, s’est noyée dans l’eau.

Pela Ravalitera dans le journal l’Express de Madagascar raconte plus en détail l’histoire « Les amours malheureux selon la légende du lac Andraikiba »



Une bonne dizaine de kilomètre en immersion dans le paysage Vakinà

Comme dit plus haut, le sol volcanique de la région est très propice à l’agriculture. Particulièrement fertiles et gorgés d’eaux, les sols permettent une agriculture bio très productive. Toute l’année, même en saison sèche, les terres sont cultivables. Pendant notre passage, au mois de mars (période estivale cyclonique), les récoltes de riz sont terminées, et les plantations de maïs recouvrent le paysage.

Sur la route, je traverse de nombreux villages aux traits ruraux et rustiques. C’est au contact de la population que je me suis aperçu pan de modernité a pris place dans la vie des locaux.



La route est étonnamment très animée, entre les collecteurs de légume avec leur charrette et camion et les gens qui vont à l’église (c’était un dimanche matin).

Le moyen de transport prisé par les Vakinà sont les vélos. Ils servent à la fois pour le transport de personnes et de marchandises.



Et au bout… une colline à gravir…

Avant d’être un lac, Tritriva était un volcan. Le lac, dit sacré se trouve aujourd’hui dans le cratère laissé par l’éruption du volcan. L’accès au lac se fait donc par montée. Soit 1950 mètres de dénivelé positif pour atteindre le sommet boisé, mais clairsemé de la colline. Arrivé tout en haut, vous pouvez admirer un panorama époustouflant qui donne sur un paysage verdoyant, caractéristique à la région.



À première vue, la végétation abondante recouvre le lac, ne laissant apparaître qu’une petite partie de cette eau profonde et opaque. Si le lac est communément appelé le lac sacré, on ignore pourquoi et même les guides locaux ne savent pas davantage. Ils se contentent de prévenir sur les tabous des lieux « Interdiction d’y emmener du porc ou de toucher à l’eau du lac après avoir manger l’animal interdit ».



Il est possible d’approcher l’eau au plus près. Les nageurs confirmés peuvent s’aventurer à goûter la flotte, mais il faut toutefois garder en tête que la profondeur sondée du lac est de quelques 160 mètres. Au-delà, on raconte qu’une sonde marine y a été envoyée et qu’on l’a perdu à 400 mètres de profondeur.

Ce qui m’a encore étonné le plus, c’est que certains endroits à l’intérieur du cratère sont devenus des lieux de culte où des gens viennent vénérer je ne sais quel Dieu… À chacun sa croyance, je respecte et je passe mon chemin.



À part ça, l’endroit est un véritable havre de paix qui vous plonge systématiquement dans une automéditation profonde. Personnellement, j’ai enlevé mes chaussures, laissant mes pieds se faire masser par le sol rocailleux qui fait un bien fou. Je suis resté quelques heures à contempler le bleu de l’eau. C’est très addictif !

À votre sortie, ne vous étonnez pas à voir des marchands de pierres et de souvenir vous coller dans les pattes. Ça fait partie du périple disons, et si le cÅ“ur vous en dit, rapportez quelques souvenirs, le prix de l’artisanat local ne vaut pas ses qualités, mais ainsi est faite la vie.

Et c’est ainsi que s’achève ce billet. Vous pouvez parcourir en image mon trajet !

Retrouvez la traduction malgache de l'article ici.

À bientôt !























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6 Commentaires

  1. mbola misy tyroliene sy activités ve? tsara développer-na fampidirambola sy fikarakarana ny toerana

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    1. Raha tamin'ny nandalovana farany tany dia tsy nahazo hanaovana fialamboly na varotra ny toerana.

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  2. Mahafinaritra mamaky tantara. Tiko halalinina kokoa mba hahafantaran'ny rehetra ny tena dikany

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    1. Mahaliana tokoa, na tantara na lafiny ara-javaboahary.

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  3. Le couple de canard y vit toujours ? Fabuleuse histoire de ces animaux.

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  4. C'est quand même fou que depuis le temps, aucune recherche concrète n'ait été effectuée sur les lieux avec les technologies actuelles

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